Dans son dernier essai éponyme, Jean-François Noël prêtre et psychanalyste décortique ce que révèle le drame des abus voire des crimes sexuels du regard de l’Eglise sur le plaisir. Il plaide pour un regard lucide, nourri des sciences humaines en restaurant la dimension anthropologique dans le discours de l’Eglise sur la morale sexuelle.
Les révélations successives de ces abus - de ces crimes - sexuels le révèlent tristement et abondamment : l’institution ecclésiale se montre sidérée. Elle est peureuse face à la question du sexe et du plaisir. "Elle l’est à la manière d’un adolescent qui découvre avec effroi la réalité de la sexualité", remarque Jean-François Noel. Comment expliquer autrement sa réticence vis-à-vis des sciences humaines, la manière de proposer des solutions « pieuses » à des crises qui relèvent d’un tout autre ordre, sans même parfois avoir le souci des victimes ? Pour éviter la sidération, l’institution ecclésiale doit changer son regard sur le sexuel. Car si celui-ci est géré de manière positive, il contribue à l’épanouissement de la personne. Le sexuel qui ne peut être réduit au génital, n’est-il pas une occasion de mieux se connaître en répondant à l’appel de l’autre ? "L'homme quittera son père et sa mère".
Jean-François Noël reprendra un certain nombre de ces thèmes lors d'une conférence qu'il donnera le jeudi 16 janvier 2020 à l'ISEN à 19 h.
Texte: à partir d'extraits service presse des éditions Salvator
Photo: selfie de Cupidon