(De l'esclavage des mots à la liberté de la parole )
Comment considérer et comprendre les « gros mots » du vocabulaire religieux, de la Bible et de l'Evangile ? (Grâce, Salut, Royaume, Charisme, Résurrection, etc...) Pour certains, ils ont cessé de nous interpeller, nous n'y portons plus attention. Ils ne nous bousculent plus. Pour d'autres, ces mots ont du sens. Mais ce sens est-il partagé ? A-t-il évolué ? Que nous disent-ils aujourd'hui ? Une douzaine de personnes sont entrées cette année dans ce questionnement, au CCSM, accompagnés dans leur parcours par Béatrice Van Huffel et Jacques de Laurens, au rythme d'une rencontre mensuelle. La méthodologie retenue est très simple
Primo : Choisir ensemble un mot dont on souhaite approfondir le sens.
Secundo : Y réfléchir individuellement, avant l’atelier, avec l’aide de textes ou de questions proposées par les animateurs.
Tertio : Ensemble, en atelier, parler librement de ce qu’évoque pour chacune et chacun de nous ce mot. Faire part de ses questions, de ses convictions, de ses doutes, de ses espoirs… mais sans jamais perdre de vue la position du magistère.
Telles sont les trois étapes du fonctionnement de l’atelier « les mots de la foi pour les nuls ». C’est une manière d’aborder les grandes questions liées à notre religion, non pas en partant des dogmes, mais au contraire y revenir en partant du vécu de chacun, de ses interrogations pour essayer de trouver des réponses pertinentes et parlantes à tous. Au terme de cette expérience, beaucoup ont expérimenté qu'il n'était pas question d'une part de distinguer les « sachants » des ignorants. Que d'autre part les divers sens issus des expériences individuelles des uns et des autres s'alimentaient, se complétaient plutôt que se télescopaient ou s'opposaient. N'en était-il pas ainsi des évangélistes pour lesquels la lecture synoptique de leurs écrits nous rappelle que leurs expériences personnelles, leurs itinéraires éclairent différemment des réalités communes. Beaucoup ont noté aussi que ce partage de la parole entre tous rendait plus accessible la Parole appelante de l'Evangile. Nous passons en quelque sorte progressivement de l'asservissement des mots à une liberté retrouvée de notre propre parole. A l'an prochain autour du Crédo (pour les nuls?)
Jacques L
Photo: jys Garder confiance!