Continuer la route,
Traverser l’épais brouillard.
Être prêts à nous laisser surprendre,
Eprouvés, dépouillés, épuisés.
Croire quand même.
Et laisser poindre la lumière.
Sortir des discours pieux,
Des fausses compassions.
Ne pas se voiler la face.
Mais les yeux ouverts,
Ne pas fuir les tragédies
Qui déchirent la famille humaine.
Ne pas consentir à la violence aveugle.
Réparer les vivants, prendre soin de notre maison commune.
Tisser, retisser les liens du vivre ensemble.
Nous sommes « tous frères »
Raconter cette année, est-ce bien utile ? Elle a pris la couleur des jours gris que tous nous avons vécu.
Sinon qu’en cours de route, pendant le premier confinement, nous avons perdu Bernard Bourtot, un frère de la communauté, emporté par un foudroyant cancer du pancréas et qu’au terme, c’est maintenant mon frère jumeau Gérard qui lutte contre un cancer du foie.
Un ami me disait : « Olivier, cette pandémie, ces épreuves nous affectent profondément parce que nous avions cru que nous étions « immortels », nous avions relégué la mort dans la clandestinité. Et voilà, qu’elle est là, à nos portes et nous interpelle sur le sens de nos vies, le tragique de nos existences, nos choix, nos désirs, nos errances. »
Certains voudraient que très vite, demain redevienne comme avant, que la parenthèse se referme et que l’on reprenne la course à folle allure qui nous conduit comme des aveugles, droit dans le mur. Mais tant pis ! Carpe Diem ! D’autres disent que plus rien ne sera comme avant mais qu’il faudra consentir au prix à payer et que beaucoup verront leurs efforts d’une vie, anéantis.
Il y a une association de consommateurs qui s’appelle « Que choisir ? » Pour nous, il ne s’agit pas simplement de consommer mieux ou de consommer moins mais plutôt de faire un « point fixe » avant de redémarrer le moteur et de nous préciser davantage et ensemble où nous voulons aller et comment ?
Les chrétiens sont appelés par le pape François à être aux premières lignes pour prendre soin de notre maison commune, la terre et pour être des artisans sans relâche de la fraternité. Cette fraternité qui fait partie de notre devise républicaine et qui lui donne sens. Elle est si malmenée, oubliée, perdue.
Noël est fête de la vie. Dieu vient habiter chez nous, en nous, fragile comme un petit enfant qui nous est confié. Nous l’appelons « Prince de la Paix ». Que cette paix tant désirée nous habite, qu’elle soit partagée et redonne force et courage à tous ceux et celles qui, aujourd’hui, sont dans l’épreuve.
« Seigneur et Père de l’humanité, Toi qui a crée tous les êtres humains avec la même dignité, insuffle en cœurs un esprit de frères et sœurs. Inspire-nous un rêve de rencontre, de dialogue, de justice et de paix. Aide-nous à créer des sociétés plus saines et un monde plus digne, sans faim, sans pauvreté, sans violence, sans guerres. Que note cœur s’ouvre à tous les peuples et nations de la terre pour reconnaître le bien et la beauté que tu as semée en chacun pour forger des liens d’unité, des projets communs, des espérances partagées. Amen. » Pape François « Encyclique Fratelli Tutti »
A vous tous chers amis, je redis mes bonnes amitiés et tenez bon dans cette longue marche. Dieu est toujours surprenant et inattendu. Chaque naissance est un événement et un commencement. Laissons- nous rejoindre par celui qui fait route avec nous et nous invite à la vie. Joyeux Noël et Bonne année !
Olivier Laurent, sm