Des amis par dessus le marché !

Ils sont ensemble suite à l'appel de l'un ou l'autre, une quête humaine, une recherche, des questionnements, l'envie d'être avec, d'être rassemblés, de partager ce que pensent les uns et les autres. Avec humilité et simplicité, ils se retrouvent au CCSM.

Ils s'appellent Ali, Didier, François, Gilles, José, Noël, Olivier, Patrick, Yacine . Ils se croisent et se côtoient dans les rues du centre ville de Toulon surtout sur le marché du Cours Lafayette. Pour illustrer leurs présentations respectives, ils évoquent l'image du cercle de Dorothée de Gaza : « Nous sommes sur différents rayons d'une roue et plus nous avançons vers le centre plus nous nous rapprochons les uns des autres ». Quant à définir ce qu'est le centre ? « l'au-delà de tout, l'imprononçable » Un je ne sais quoi en quelque sorte. Patrick a remis sur pieds le groupe « des amis du marché » en automne 2018. Tous ont senti le besoin de se retrouver, entre hommes, pour « faire le point, débattre, échanger, avancer ensemble, partager des expériences, permettre à la parole de s'ouvrir les uns aux autres, questionner ». Ils sont juifs, chrétiens, musulmans, en quête. Ils sont en chemin. Oui ! C'est ça! En chemin surtout. Comme des pèlerins. Il faut avancer. Aujourd'hui, je les rencontre pour la première fois au CCSM. En attendant les derniers arrivants la parole s'attarde sur le centre ville qui chasse ou raréfie les clients du marché vers les périphéries, sur les boutiques qui ferment les unes après les autres. Tout le monde est arrivé, place au thème du jour « Qu'est-ce qu'un dogme ? » Question grave, dure, insidieuse qui se décline aussi bien en dogmatique, dogmatisme. Terrible ! On s'accorde un temps sur le fait que le dogme est la synthèse de ce qui nous rassemble et organise le vivre ensemble. Il peut être aussi comme un cours d'eau entre deux berges. Mais pour d'autres ces deux berges marquent les lieux d'exclusion, de relégation. On ne conclura pas aujourd'hui d'autant que les digressions nous mènent sur le socialisme puis le capitalisme. Et la question est finalement secondaire car l'important précise Patrick c'est « quand José nous raconte l'histoire de sa grand mère déportée, quand Yacine confie qu’il découvre l’ampleur de la blessure du peuple juif, quand Didier dit devant José qu’il ne pensait pas que les juifs étaient ainsi, la réconciliation est proche . C’est la découverte de l’autre dans toute sa crudité, sa nudité, j’ose même dire que j’entrevois le Royaume » On se quitte avec la joie de se retrouver la prochaine fois chez l'un ou l'autre.

« Et avec les femmes cette fois-ci ». Au revoir les amis !